La réunion qui s’est déroulée ce lundi 7 mars 2022 a levé le voile sur le bilan du festival passé et esquissé l’avenir des festivals envisagés pour les années à venir. Monsieur le Maire a naturellement présenté le bilan de manière favorable, mettant en avant le nombre d’entrées et la prétendue gestion des déchets permettant alors de vanter un festival « éco-responsable ».
Cependant, dès le début, il était évident qu’une organisation lacunaire se faisait ressentir, et aujourd’hui, le bilan est loin d’être positif. Actuellement, la ville de Blagnac fait face à un déficit de 600 000 euros suite à ce festival. (ce qui équivaut à 25 euros par habitant pour une population moyenne de 24 000 personnes – nous espérons que vous avez pu aller au festival, sinon vous en assumer le coût sans y avoir été).
L’explication du non-renouvellement du festival attribué au Covid et aux conditions météorologiques n’a pas convaincu. Il y a en réalité des interrogations légitimes sur la méthode d’accord du festival à la société organisatrice, qui avait mis en avant l’exception culturelle pour éviter un appel d’offre. Cependant, la prolifération de ce type de festivals en France nous interpelle sur ce point.
Le véritable bilan se dessine avec un nombre d’entrées beaucoup plus faible qu’anticipé. Cela est la conséquence d’une mauvaise organisation qui a bloqué la possibilité technique d’augmenter la fréquentation sans mécontenter les visiteurs assistant à la visite. Les retombées positives pour certaines entreprises contrastent avec les nombreux commerçants qui ont été mis en difficulté par la limitation de la zone de circulation aux heures de pointes (sous laissez-passer), baissant leur chiffre d’affaire, sans compter les problèmes rencontrés par de nombreuses résidents à proximité du festival au quotidien.
Par ailleurs, La dimension écologique du festival, présentée comme éco-responsable en raison du tri des déchets, est remise en question. L’utilisation de matériaux non écologiques en grande quantité (des tonnes de fer et d’habillage en synthétique), le transport d’artisans depuis l’autre bout du monde en avion, ne semblent pas être mis en avant. Les élus ont-ils vraiment compris ce que voulait dire éco-responsable ?
Enfin, le bilan retentissant réside dans la transformation non sollicitée du parc du Ritouret, marqué par des barrières imposantes et inutiles (avec une clôture coûteuse de 800 000 euros), des bornes électriques parfois non finalisées, un nouveau chemin divisant la grande prairie, et des dommages sur le terrain de rugby qui faisait la joie des joueurs le week-end et des familles la semaine.
S’il fallait le démontrer encore, les choix précipités ont amené une succession de décisions totalement irréfléchies sur les conséquences profondes de réaliser ce festival. Il y a un temps nécessaire et absolument incompressible pour réaliser ce genre d’événements, avec des compétences à avoir ou à trouver pour s’assurer que l’ensemble des problématiques et conséquences des décisions ont été bien pris en compte.
Il est regrettable que ce festival ait été un échec, laissant l’ensemble de la commune supporter les conséquences d’une prise de risque audacieuse de la part du Maire, qui affirmait : « (…) il faut savoir prendre des risques. Donc j’ai tout de suite dit « oui », en espérant que le festival puisse se dérouler dans des conditions normales. Ma seule exigence est que ce Festival des Lanternes soit le plus beau que l’on ait en Europe ».
Une prise de risque qui s’est soldée par un échec pour Monsieur le Maire, et une perte sèche pour l’ensemble de la commune.