Depuis le passage généralisé à 30 km/h sur l’ensemble des routes de Blagnac, la ville est le théâtre d’une controverse entre panneaux de signalisation et réelle sécurité routière.
Si l’objectif affiché est de créer un environnement plus sûr pour les piétons, cyclistes et automobilistes, la question persiste : les panneaux de limitation de vitesse sont-ils suffisants pour garantir la sécurité ?
Loin d’assurer une réduction tangible de la vitesse, les panneaux 30 km/h semblent plutôt instaurer un faux sentiment de sécurité pour les piétons qui pensent pouvoir traverser avec moins de danger. Les exemples concrets de conducteurs frustrés abondent ; ils se plaignent de limitations de vitesse inappropriées sur certaines grandes avenues de la commune, tandis que les excès de vitesse persistent, en dépit des nouvelles règles montrant bien que les règles sont également mal comprises par un bon nombre d’usagers.
La sécurité ne se résume pas à une simple signalisation. Les nombreux incidents signalés révèlent que des zones accidentogènes demeurent sans aménagement adéquat, laissant les piétons et les cyclistes vulnérables. Les usagers dénoncent une mesure qui ne résout pas les problèmes fondamentaux de sécurité aux carrefours dangereux. Chemin de Bélisaire par exemple, des marques de freinage de 32 mètres ont été observé juste avant un dos d’âne, soit une vitesse approximative entre 75 et 90 km/h pour le véhicule au début de son freinage. Seul le dos d’âne l’a fait ralentir démontrant que les infrastructures sont des éléments efficaces.
Les tensions sur la route ne sont pas seulement le résultat de la nouvelle limitation, mais aussi de la coexistence entre conducteurs respectueux de la règle et ceux qui ne la comprenne pas ou qui n’ont pas vu les panneaux présent uniquement à l’entrée de la commune. Les comportements agressifs, les insultes, et même des situations dangereuses se multiplient. Il est évident que l’efficacité de la sécurité routière réside dans des solutions plus profondes que de simples panneaux de limitation.
Un constat émerge : le 30 km/h était déjà un fait dans l’hypercentre, mais sa mise en obligation légale à l’ensemble de la ville n’a pas été accompagnée des aménagements nécessaires. Le manque de signalisation adéquate témoignent d’une mise en œuvre précipitée sans une planification réfléchie ou une vision idéaliste (type bisounours) de la malheureuse réalité routière.
Pour remédier à cette situation, il est impératif que la municipalité pense sa stratégie. Au lieu de simplement abaisser les limitations de vitesse, elle devrait se concentrer sur des aménagements spécifiques aux zones à risque, intégrant une séparation claire entre piétons, cyclistes et voitures. Un plan d’urbanisme logique et une communication efficace seraient essentiels pour garantir la sécurité de tous.
La sécurité est l’affaire de tous, mais, elle doit être logique pour être acceptée et bien respectée.
