Securité Blagnac

La sécurité publique à Blagnac

Avant d’entrer dans le vif du sujet pour Blagnac, il nous semble nécessaire de rappeler trois éléments importants :

  1. La sécurité des citoyens n’est pas une question partisane.
    Qu’un groupe politique se réclame de droite, de gauche ou d’un autre courant, la sécurité reste un droit fondamental pour les habitants et une obligation pour les élus. Garantir la sécurité n’est pas une option, mais une responsabilité et une obligation de moyens.
  2. Aucune organisation de sécurité n’est infaillible.
    Peu importe les moyens déployés à l’échelle nationale ou locale, des drames peuvent survenir. Les forces de l’ordre peuvent limiter leur survenue, mais elles ne peuvent pas tout prévenir. Malheureusement, il y aura toujours ces cas terribles, tragiques et imprévisibles.
  3. La présence policière est essentielle, mais doit être complétée.
    La dissuasion et l’application de la loi nécessitent des forces de l’ordre visibles sur le terrain. Cependant, cela doit être complété par un travail de fond : éducation, prévention, renforcement des liens sociaux, et en particulier dans les quartiers les plus sensibles. Ces deux volets sont indissociables si l’on veut réellement améliorer le « vivre-ensemble ».

Un peu d’historique – les évolutions de la présence des forces de l’ordre à Blagnac

Aujourd’hui, notre ville fait face à un nombre de crimes, de délits important, et fait également face à la multiplication de « points de deal » devenu des zones de commerces. Ces zones de trafic se sont étendues du centre-ville à Andromède, en passant par le Grand Noble, sans se cacher des caméras, qui pour le coup ne servent ni à prévenir ni à réagir.
Comment en sommes-nous arrivés là ?

En janvier 2004, Blagnac compte alors autour de 21 000 habitants (Source INSEE), et confirme alors son caractère urbain. De ce fait, la police nationale remplace la Gendarmerie à Blagnac et Tournefeuille. Deux commissariats sont construits sur ces deux communes, recevant autour de 50 effectifs chacuns. La gendarmerie se replace sur le secteur de Beauzelle. (source : La Dépêche).

La ville de Blagnac évolue rapidement, les premières phases d’Andromède sortent de terre, la densification se fait dans de nombreux quartiers, et cela s’accompagne comme trop souvent de problèmes d’incivilités, de dérapages, de nouvelle délinquance. Il y a régulièrement des articles dans les journaux locaux faisant état d’opérations de police, de points de deal, d’exaspération des habitants des quartiers, etc. Ces problématiques sont partagées dans l’ensemble de Blagnac, et pas uniquement dans les nouveaux quartiers comme Andromède.

En 2012, la police municipale de Blagnac compte 20 policiers municipaux et 3 agents administratifs (qui viennent s’ajouter au commissariat de police national de Blagnac,  et ses 50 agents).

En 2018, Les maires de Blagnac, Colomiers et Tournefeuille demandent une réorganisation des secteurs de police à l’agglomération toulousaine. Cette restructuration, validée par le préfet et la police départementale, mutualise les effectifs dans un secteur Ouest, basé à Tournefeuille. M. Carles, maire de Blagnac, soutient cette décision, affirmant qu’elle permettrait de préserver des effectifs locaux sans aspiration vers Toulouse.

Cependant, cette réorganisation réduit drastiquement la présence de policiers nationaux à Blagnac, car ils ne sont plus basés dans le commissariat de Blagnac.

Des choix politiques discutables

En conséquence, et malgré les promesses de la réorganisation, la baisse de la présence policière à Blagnac s’est fait fortement ressentir. C’est en toute hâte, que des nouveaux locaux pour la police municipale sont construits pour accueillir au plus vite de nouveaux effectifs pour pallier la baisse de la présence de la police nationale.
En 2021, M. Carles annonce un passage de 28 à 45, voir 50 employés pour la police municipale, en vantant les mérites de la fermeture du commissariat de la police nationale : “Selon Joseph Carles, la fermeture du commissariat de Blagnac, la nuit et le week-end, a au contraire un effet positif “ – (source : la Dépêche). Si cela avait été le cas, aurait-il été nécessaire de faire ces évolutions de la police municipale ? M. Carles était d’abord contre ces augmentations d’effectifs.

Nous sommes donc passé de 70 effectifs en 2012 combinant police nationale et police municipale directement sur le terrain de Blagnac, à 28 policiers municipaux et quelques équipages de la police nationale qui passent en patrouille, en 2021.

Parvenir à 50 policiers municipaux n’est malheureusement pas suffisant pour compenser, d’autant plus que la police municipale n’a pas le statut d’OPJ nécessaire pour constater certains crimes et délits.

Et depuis, c’est la course à plus de personnels, plus de caméras, sans pour autant assurer une présence continue, puisque les patrouilles sont présentes sur le terrain du lundi au mardi de 7h à 20h et du mercredi au samedi de 7h à minuit.
Notre police municipale fait de son mieux, avec les moyens qu’on lui donne et les missions qui leur sont confiées. Aujourd’hui, ils se retrouvent dans une situation difficile, héritant de choix politiques hasardeux. Si les caméras tant vantées permettent de résoudre des faits, elles ne permettent en aucun cas de les prémunir, contrairement à la présence policière.

Aujourd’hui, en décembre 2024, les effectifs de la police municipale de Blagnac sont alors constitués de :

  • 33 policiers municipaux,
  • 1 directeur et 1 adjoint,
  • 5 ASVP,
  • 3 à 4 personnels administratifs.

Nous sommes donc très loin de l’objectif des 50 policiers municipaux sur le terrain.

Un discours politique rassurant, mais déconnecté des faits

Chaque année, des baisses de certains types de délits sont annoncées : -12 % pour les cambriolages, -8,33 % pour les vols violents, etc. Mais ces chiffres, souvent isolés, masquent une réalité plus complexe. En comparant Blagnac à des villes similaires, on découvre un autre tableau.

Un des chiffres à regarder en réalité, c’est celui du nombre de faits par habitant, en regard des villes identiques dans notre territoire, et ailleurs en France.

Comme disent nos aînés : sinon, cela revient à comparer des choux et des carottes.

Comparaison avec d’autres villes :
Blagnac se classe 2ᵉ des villes les moins sûres de la Haute-Garonne, après Toulouse. En 2023, voici les données principales :

  • Toulouse : 37 180 faits pour 504 078 habitants (7,38 pour 100 habitants).
  • Blagnac : 1 687 faits pour 26 466 habitants (6,37 pour 100 habitants).
  • Muret : 1 086 faits pour 25 060 habitants (4,33 pour 100 habitants).
  • Colomiers : 1 648 faits pour 40 159 habitants (4,10 pour 100 habitants).
  • Tournefeuille : 1 088 faits pour 29 439 habitants (3,70 pour 100 habitants).

Les sources SSMSI, montrent par exemple qu’en 2023, certains types de délits sont particulièrement alarmants à Blagnac :

  • Coups et blessures volontaires hors cadre familial : 3,4 pour 1 000 habitants (moyenne nationale : 2,5).
  • Destructions et dégradations volontaires : 11,8 pour 1 000 habitants (moyenne nationale : 9,6).
  • Vols sans violence : 19,3 pour 1 000 habitants (moyenne nationale : 6,9).

(comparaisons avec des villes de 20 000 à 50 000 habitants du bilan SSMSI de 2023 – source).

Des signaux inquiétants et un sentiment d’insécurité grandissant

Le déplacement des effectifs de la police nationale à Tournefeuille a créé un très mauvais signal auprès des Blagnacais et Blagnacaises, ainsi qu’une vision d’opportunités pour les délinquants.

Un autre très mauvais signal a été l’extinction de l’éclairage public à partir de minuit, plongeant de nombreuses rues et ruelles dans le noir le plus complet. Or, un grand nombre des habitants de Blagnac ont des horaires décalées, rentrant tard ou partant tôt le matin. Il faut bien évidemment respecter les périodes nocturnes pour les espèces animales et leur cadre de vie, mais le choix politique d’extinction a été fait sans réflexion des conséquences pour les habitants dans leur globalité.

Le crime qui s’est produit à Blagnac en novembre dernier, marque les esprits, et c’est dans ce sens qu’il nous a semblé urgent de réaliser un communiqué de presse pour avertir, dénoncer et espérer faire bouger la situation.

Repris par Actu Toulouse au sein de leur site web, avec un article datant du 4 décembre 2024, ainsi que par le journal l’Opinion Indépendante, notre objectif était bien de faire bouger les lignes.

Nous réitérons les points essentielles de notre communiqué de Presse :

  • La sécurité des Blagnacaises et des Blagnacais doit être une priorité absolue. Nous devons donner à la police municipale les moyens d’assurer une présence effective sur le terrain, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
  • Mieux coordonner les forces de sécurité locales pour garantir une efficacité accrue dans la prévention et la gestion des troubles.
  • Replacer la sécurité au cœur des priorités municipales, afin de garantir à tous les Blagnacais et Blagnacaises le droit de vivre et de circuler sereinement dans leur ville.
  • Elle doit s’accompagner d’un travail de fond, de proximité, d’éducation, de liens sociaux, et plus particulièrement dans les zones difficiles afin de faire de la prévention. Ces éléments sont indissociables de la présence policière.

Le maire (en tant qu’officier de police) n’organise pas et ne donne pas les moyens à la police municipale de travailler efficacement, alors que nous avons des agents professionnels et dévoués. Nous regrettons que, dans l’article d’Actu Toulouse, M. le maire semble vouloir prêter à notre groupe Avenir Blagnac des propos ou des intentions qui ne sont pas les nôtres, insinuant que « les policiers ne sont pas bons ».
Comme dit l’adage : « On prête aux autres ses propres pensées. »

Une démarche proactive, non politicienne

Nous aurions pu exploiter cette situation à des fins politiques, espérant qu’elle ne s’améliore pas avant 2026. Mais la sécurité est un enjeu bien trop sérieux. Nous appelons une nouvelle fois la majorité actuelle à agir avec responsabilité, à doter les policiers municipaux des moyens nécessaires et à rectifier les erreurs passées.

Nous savons que toute amélioration sera présentée comme une victoire par les élus en place, qui n’hésiteront pas à l’exploiter en vue des municipales de 2026. Cependant, nous resterons vigilants face à leurs décisions, et leur bilan, qui restera quant à lui indiscutablement présent.

Blagnac mérite mieux.

©Illustration/Laurent Derne/Actu Toulouse
Provenant de l’article Actu Toulouse cité dans cet article

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